* Critique: «Élektra» terriblement électrisante
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Critique de la pièce «Élektra» présentée à Espace Go à Montréal
Luce Pelletier a demandé à ses comédiens (surtout ses comédiennes, parce qu'il n'y a qu'un seul gars, Olivier Morin, qui joue un Oreste plutôt effacé dans cette «version» de von Hofmannsthal) de mettre leurs trippes sur la table, de tout donner, de la première à la dernière minute. Je n'ai pas eu l'impression qu'elle a dit aux comédiens: «Attention, c'est un peu trop, n'allez pas si loin». J'ai plutôt l'impression qu'elle leur a dit: «Pousse, pousse, pousse... donne m'en encore plus !» Un peu comme un coach d'équipe sportive (hockey, basket...) qui dirait à ses joueurs d'augmenter l'intensité en attaque. Ça donne un spectacle troublant, certes, généreux, pas de doute, mais définitivement «over the top» comme disent les Chinois (René Homier-Roy a promis de ne plus utiliser cette expression, mais pas moi.). Suzanne Clément est une excellente comédienne, Isabelle Miquelon est un délice à chacune de ses performances (et je la suis depuis ses productions en troisième année de Conservatoire en 1984 !), Caroline Lavigne est une étoile montante... Cette production était moins «divertissante» qu'«Oreste The Reality Show», mais le but ici n'était clairement pas de «divertir». Comme l'ont mentionné quelques autres sur le site de voir.ca, heureusement qu'avec le niveau d'intensité que Luce Pelletier a voulu maintenir tout au long de la représentation, le spectacle ne durait pas plus que 75 minutes. Comment Suzanne Clément aurait-elle tenu le coup pendant toute la série de représentations ? Bref, à mon avis, «Élektra» est un spectacle valable dans ce cycle Oreste et j'ai hâte de voir cet «Oreste à travers le temps» que l'on nous promet pour février 2005.
Ce commentaire de Yanik Comeau a également été publié sur www.voir.ca