* Critique: «Une lune entre deux maisons»


Écrit par : yanik

«Une lune entre deux maisons», production du Théâtre Les Lucioles, était présentée à la Maison Théâtre à Montréal au mois de décembre 2004. Cette pièce s'adresse à un public d'enfants de 3 à 5 ans.



DES AMIS DÉPAREILLÉS, MAIS ATTACHANTS

Dans «Une lune entre deux maisons», l'auteure Suzanne Lebeau (qui a aussi écrit «Les petits pouvoirs», «Gil» à partir de "Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué" de Howard Buten et l'extraordinaire «L'Ogrelet» offert à la Maison-Théâtre l'an dernier) nous présente deux personnages, Plume et Taciturne, un léger, un plus bougon (surtout en apparence), qui se rencontreront, apprendront à se connaître, s'apprivoiseront et deviendront bons amis. Cette pièce a été créée en 1979 par Le Carrousel, compagnie que codirige Suzanne Lebeau avec Gervais Gaudreault. Maintenant, elle est reprise par le Théâtre Les Lucioles, fondé par le comédien et metteur en scène Sylvain Hétu (des défuntes et regrettées Productions Ma Chère Pauline), qui s'est donné pour mandat de revisiter les "classiques" du théâtre jeunes publics d'ici et d'ailleurs. Cette production relève le défi. Il s'agit bel et bien d'un texte qui ne se démode pas. Hétu crée une mise en scène sobre et sans artifice (les enfants de 3 à 5 ans n'en ont pas besoin, quoi qu'on en dise) au service du texte et des bons interprètes (Sarto Gendron en Plume, Roch Aubert en Taciturne). Si j'ai un bémol, c'est peut-être que les chansons, qui sont là pour faire avancer l'action quand même, sont un peu... agaçantes. Est-ce que je pense ainsi parce que je suis un adulte ? Je ne crois pas. En relisant le texte (publié dans la collection Jeunes Publics des éditions Québec/Amérique en 1980), je me suis dit qu'on aurait pu transformer ces chansonnettes en répliques partagées avec le public (qui était visiblement emballé par le spectacle, il faut le dire). Plus efficace ? Je le crois. Mais il y a eu une mode (est-elle passée ou non ?) qui voulait que toute «bonne» pièce pour enfants se devait de contenir des chansons (sans doute parce qu'on croyait que c'était la façon de soutenir l'attention du public). Qu'à cela ne tienne, je suis ravi du travail du Théâtre Les Lucioles et j'ai hâte de voir quelle sera la prochaine pièce qu'il fera revivre.

Cette critique a d'abord été publiée sur le site www.voir.ca