* Critique: «La parlerie des mercenaires» de Cristina Iovita


Écrit par : yanik

La pièce «La parlerie des mercenaires», une production du Théâtre de l'Utopie présentée à la Salle Fred-Barry à Montréal du 25 janvier au 12 février 2005, est inspirée des écritures de Ruzante (précurseur de la commedia dell'arte) et Platon.


DIFFICILE À SUIVRE...

C'est malheureusement ce que je retiens de ce spectacle somme toute généreux, énergique, bien ficelé et original. Dommage. Difficile à suivre parce qu'il me semble que l'on ait favorisé la forme plutôt que le fond. J'ai eu l'impression que les comédiens (tous excellents et tous très polyvalents) couraient constamment après leur queue, cherchaient à tout prix à maintenir un rythme effréné pour tenir les spectateurs en haleine. Je comprends bien le principe de la Commedia Dell'Arte et j'aime ce théâtre. Cependant, avec les demi-masques qui pèsent sur les joues, écrasent souvent la bouche, il faut pousser l'articulation davantage et s'assurer que la voix ne reste pas prise dans le carcan. À la Salle Fred-Barry, l'acoustique est affreuse. Ce gros cube de béton est un tonneau écho. Habituellement, les spectacles n'en souffrent pas trop (du moins, dans mes souvenirs, et il y avait longtemps que j'y avais mis les pieds), mais lors de la représentation de «La Parlerie des mercenaires» à laquelle j'ai assisté, probablement parce que moins du tiers des sièges étaient occupés, le "son" était épouvantable. Je ne me plains pas de l'interprétation des comédiens, ni du texte (on dirait cependant un travail de maîtrise en art dramatique de l'UQAM, et ce n'est pas une insulte), ni de la mise en scène originale, de la musique intéressante ou des «chorégraphies» bien menées, mais à cause des problèmes de "son", j'ai eu de la difficulté à suivre la pièce. Ce n'est qu'en relisant la critique du journaliste Stéphane Despatie (sur www.voir.ca) que j'ai bien compris qu'une partie du spectacle avait été rêvée par Ruzante et que j'ai pu retracer le fil de la pièce. Je crois qu'il aurait été préférable de moins pousser le rythme, le rythme, le rythme, et d'accorder plus d'importance au propos, à ce que disaient les personnages. Mais aurait-ce été encore de la Commedia Dell'Arte ? Allez savoir...

Ce commentaire a d'abord été publié sur www.voir.ca