La pièce «Le Pont» de Trevor Ferguson est présentée par la Compagnie Jean Duceppe du 7 septembre au 15 octobre 2005 au Théâtre Jean-Duceppe de la Place des arts à Montréal
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PITTORESQUE ÉTUDE DE PERSONNAGES
«Le Pont» ("Long, Long, Short, Long" en est le titre original qui fait référence aux coups de sifflet des trains) est résolument une pièce de gars. Pas seulement parce que les cinq personnages en sont, mais encore parce qu'ils parlent de problèmes de gars, de situations on-ne-peut-plus masculines. Située dans un wagon-lit (qui repose sur de vraies roues de train à 1272 kilos la paire !) garé sur un chemin de fer dans le nord de la Colombie-Britannique, au bord du fleuve Skeena, là où travaillent cinq hommes d'origines, d'âges et de bagages différents, la pièce est un huis clos troublant qui sent la promiscuité et la désolation. Quand on sait d'entrée de jeu que le dramaturge Trevor Ferguson (d'origine ontarienne, mais ayant vécu toute son enfance et son adolescence dans le quartier multi-ethnique Parc-Extension de Montréal) est d'abord et avant tout un grand romancier, on pardonne plus facilement les longueurs dans ce texte dense, parfois aride, mais parsemé d'humour. La mise en scène de Guy Sprung est effacée et «au service» des acteurs. Ceux-ci, Normand D'Amour en tête, se sont payés une étude de personnage comme peuvent rarement se les offrir les comédiens. Cette pièce multi-ethnique nous permet aussi de voir Dino Tavarone (drôle et vrai dans le rôle de l'aspirant contremaître Frank) et Igor Ovadis (Nuno, le portugais plus troublé qu'il en a l'air au début !) sur la scène de la Compagnie Jean Duceppe. Stéphane Bellavance et Sébastien Delorme sont également excellents dans les rôles des «plus jeunes». Bref, la saison commence bien à la Compagnie Jean Duceppe... une étude de personnages intéressante, écrite par un auteur à découvrir et traduite sans faille par Michel Dumont et Marc Grégoire.
Ce commentaire de Yanik Comeau a d'abord été publié sur le site www.voir.ca
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