La pièce de Louise Bombardier, «Ma mère chien», mise en scène par Wajdi Mouawad, a été présentée au Théâtre d'aujourd'hui, à Montréal, du 13 septembre au 8 octobre 2005.
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COMME DANS UNE BULLE...
Louise Bombardier n'est pas une auteure comme les autres, c'est le moins que l'on puisse dire. Elle écrit dans sa bulle, elle propose une poésie qui ne rejoint pas tout le monde, elle ne ménage pas ses mots. «Ma mère chien», sa dernière pièce présentée au Théâtre d'aujourd'hui, ne fait pas exception. J'ai été à la fois dérouté et séduit par les «flashbacks», les rêves, les fantasmes illustrés des personnages... Dérouté parce que je ne les ai pas tous compris, séduit parce qu'ils nous permettaient souvent de comprendre où la mère (une magnifique Anne Caron) et ses filles (ma délicieuse et touchante Markita Boies, toute en nuances et en subtilité, et une Julie Vincent qui voguait habilement dans cet univers complexe) en étaient dans leur relation, ce qui les avaient menées à ce jour, le jour où la mère souffrante quitterait enfin son enveloppe terrestre. J'ai eu de la difficulté avec la mise en scène de Wajdi Mouawad, peut-être parce que j'aurais souhaité qu'elle crée les tampons entre les scènes qui nous faisaient parfois sauter trop vite d'un univers temporel à l'autre. Par exemple, aux différents moments (il y en a plusieurs) où on se laissait émouvoir devant la mort éminente de la mère, pouf ! on essuie les larmes et on retrouve Maman à (plus ou moins) 40 ans avec ses filles à la plage. Scène tout aussi intéressante à mon sens (où l'on bascule dans l'humour caustique...), mais je crois qu'il manquait un petit souffle de transition... Louise Bombardier avait des comptes à régler, Wajdi Mouawad s'est mis à son service (pourquoi lui, entre vous et moi, je me le demande - qui a choisi de lui confier cette mise en scène ?) et les comédiens (tous excellents à mon point de vue) ont réussi à tirer leur épingle du jeu dans cette périlleuse aventure. Comme abonné du Théâtre d'aujourd'hui, je trouve que la saison commence... assez raide, mais bien.
Ce commentaire de Yanik Comeau a d'abord été publié sur le site www.voir.ca
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