.:: Nouvelles - Opinions

 

 

Lire toutes les nouvelles | Opinions | Parutions | Rencontres | Spectacles

* Critique: la pièce «Presto» de Marc-André Girard
[ Opinions et comptes rendus | Écrit par : yanik @ 11:27am le 29th of May ]
Le Théâtre du Pylône présentait «Presto» de Marc-André Girard, dans une mise en scène de l'auteur, à la Salle Jean-Claude Germain du Théâtre d'aujourd'hui à Montréal, du 18 avril au 6 mai 2006. Le commentaire de Yanik Comeau fait allusion aux critiques négatives qu'a reçu le spectacle et à cette soif qu'ont les critiques de théâtre pour les «voix novatrices» qui sont supposées réinventer le théâtre d'ici.

* * * * *

REMETTONS LES PENDULES À L'HEURE

J'ai vu «Presto» et j'ai aimé ça, bon ! Comme auteur de théâtre moi-même qui apprécie le réalisme et qui aime écrire, lire et voir des histoires pas trop «****ées», pas trop «dekécé qu'l'auteur a donc fumé pour écrire une affaire de même ?», je revendique le droit à un théâtre qui raconte des tranches de vie sans que l'on ne le réduise à des comparaisons comme «ça ressemble à du téléroman». Il y a de bons téléromans, d'excellents téléromans. De grâce que cessent les commentaires condescendents à l'égard de la télé et les insultes à l'égard des dramaturges qui écrivent des histoires sans consommer de mushroom. On ne peut pas tous être des Olivier Choinière, des Sébastien Harrisson, des François Godin. Pour moi, l'écriture de Marc-André Girard est de la trempe des François Archambault, François Létourneau et Serge Boucher. Je me révolte aussi contre les comparaisons avec «Horloge biologique» et compagnie où on laisse sous-entendre que «Presto» serait du radotage dans la vague d'oeuvres sur "les relations homme-femme". Misère, y a-t-il sujet plus fécond, plus rassembleur ? «Presto» ne réinvente certes pas la roue (rappelons d'ailleurs que la pièce a été créée à l'Espace Geordie en 2005 et écrite en 2003), mais elle raconte une histoire honnête et intéressante. Les comédiens Stéphane Breton (oui, il était dans «Québec/Montréal») et Rémi-Pierre Paquin (oui, il était dans «Les invinscibles») sont excellents. Les personnages féminins sont accessoires ici, c'est vrai, mais la pièce est écrite par un gars. Dans «Quitas» d'Elisabeth Locas, le(les) gars est(sont) accessoire(s). Est-ce que ça se peut que, selon notre sexe, on écrive des histoires «biaisées» ? Est-ce que ça se peut qu'on ait le droit de le faire sans être lapidé sur la place publique ? «Presto» est une bonne pièce qui se tient, qui raconte une histoire claire et qui ne souhaitait pas s'inscrire dans un débat de société à plus finir... du moins, je ne crois pas que c'était l'intention de Marc-André Girard.

Ce commentaire a d'abord été publié sur www.voir.ca

Envoyer à un ami | Version imprimable | Commentaires: 0 - Dernier : Pas de commentaires




Interface créée par : K2News Management et traduite par Productions RVA