J'avais hâte, hâte, hâte de voir «Les bonbons qui sauvent la vie». En fait, dire que j'avais hâte est le plus pathétique des euphémismes. J'en rêvais ! J'ai adoré «Avec Norm» présentée l'an dernier au Théâtre d'aujourd'hui, j'ai pleuré et ri en voyant (deux fois plutôt qu'une, au Théâtre d'aujourd'hui, puis chez Duceppe !) «24 poses (portraits)», et j'avais assisté à la lecture de la toute première pièce de Serge Boucher, «Le printemps de Stef» (qui, je crois, est devenue «Natures Mortes») présentée par le CEAD il y a... très longtemps. Serge Boucher est devenu, en cinq pièces, un incontournable dans le milieu théâtral québécois. Il parle de la vie courante, du quotidien dans ce qu'il a de plus simple, de plus banal, et de plus triste en même temps. Se reconnaître dans le théâtre de Boucher ? Mais encore ! Non seulement s'y reconnaît-on, on patauge dedans ! Avec «Les bonbons qui sauvent la vie» (un clin d'oeil aux célèbres Life Savers, pour ceux qui n'auraient pas compris), Boucher nous offre encore une fois un texte fort, percutant, touchant, drôle,... on y revient, la vie quoi ! Tous les comédiens y sont excellents. Maude Guérin est tout à fait extraordinaire de générosité et de vérité. Véronique Le Flaguais et Michel Dumont sont également criants de vérité. Isabelle Vincent et Denis Roy soutiennent à merveille. Je me rends compte jusqu'à quel point j'aime Isabelle Vincent qui n'est plus (depuis longtemps) seulement la petite soeur de Julie (ses performances dans «Le Neg'», «Des fraises en janvier» et «Mille-feuilles» m'ont épaté). Si j'avais un bémol à apporter à mon commentaire, ce serait le même que le critique de l'émission «Desaultels» à la Première Chaîne radio de Radio-Canada: on aurait dû voir davantage la relation entre France (Guérin) et sa grand-mère (la toujours délicieuse et, cette fois, très touchante) Hélène Loiselle. Bravo à René-Richard Cyr pour son excellente direction d'acteurs et à toute l'équipe pour une production impeccable.
Commentaire publié également sur le site du Journal Voir à www.voir.ca
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