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* Critique: «Le nouveau locataire» d'Eugène Ionesco
[ Opinions et comptes rendus | Écrit par : yanik @ 12:34pm le 19th of December ]
«Le nouveau locataire» d'Eugène Ionesco, une production du Théâtre du Double Signe de Sherbrooke, mise en scène par Pascale Tremblay, était présentée au Théâtre Prospero de Montréal jusqu'au 18 décembre 2004

Contrairement à ce que l'on pourrait penser, l'oeuvre d'Ionesco est GÉNÉRALEMENT méconnue. On parle ici du «Nouveau locataire», mais il y a tant d'autres pièces méconnues de cet auteur génial. Bien sûr, tout le monde qui côtoie le théâtre a entendu parler ou a lu des extraits de «La Cantatrice Chauve». Plusieurs connaissent en effet, parfois sans même savoir que c'est tiré de cette pièce, le pétillant et hilarant dialogue de monsieur et madame Smith, Anglais, sur le décès de Bobby Watson. Mais Ionesco, auteur assez prolifique quand même, a écrit plus d'une trentaine de pièces, certaines longues, d'autres plus courtes. Mais ne parle-t-on pas toujours des mêmes ? Ladite Cantatrice, «La Leçon», «Les Chaises», «Le Roi se meurt» et «Rhinocéros» ? Pascale Tremblay prouve, avec sa mise en scène frisant le génie de cette pièce (en effet) méconnue, que Ionesco mérite d'être relu, rejoué, recélébré. Tout de cette production est au poil: la mise en scène, le jeu des comédiens, la chorégraphie (parce que près de la moitié de la pièce est une danse théâtralisée qui flirte avec le cirque - c'est absolument savoureux et réglé comme une montre suisse)... Pascale Tremblay a fait le pari d'ajouter deux déménageurs alors qu'Ionesco n'en avait que deux dans le texte. Elle redistribue les répliques et ça crée un spectacle encore plus rythmé et... spectaculaire, justement. Mais on ne sent pas que c'est fait pour épater la galerie. Non. C'est tout-à-fait intégré, justifié et ça ajoute au trouble que l'on ressent devant le propos social de cette pièce. Avons-nous vraiment besoin de milliers de babioles pour être heureux ? N'avons-nous pas intérêt à élaguer un peu, à simplifier nos vies ? Poser la question, c'est y répondre. Le Théâtre du Double Signe répond un gros OUI à la question avec cette production et pose, indirectement, une nouvelle question: Quand les théâtres québécois nous offriront-ils régulièrement de belles productions de pièces d'Ionesco à nous mettre sous la dent ?

Ce commentaire a d'abord été publié sur le site www.voir.ca

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