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* Critique: «La Chanson de l'éléphant» de Nicolas Billon
[ Opinions et comptes rendus | Écrit par : yanik @ 01:55pm le 24th of January ]
La pièce «La Chanson de l'éléphant» de Nicolas Billon est présentée au Théâtre d'aujourd'hui à Montréal jusqu'au 12 février 2005

MAGNIFIQUE ET TROUBLANT À LA FOIS

«La Chanson de l'éléphant» de Nicolas Billon est d'abord et avant tout un excellent texte de théâtre, un quasi-thriller extrêmement bien ficelé. L'auteur en était à sa première pièce ? On ne le dirait pas. Le metteur en scène et ex-directeur artistique du Théâtre d'aujourd'hui René Richard Cyr a du flair, pas de doute, mais il aurait fallu qu'il soit vraiment mal en point le jour où il l'a lue pour passer à côté de cette oeuvre magnifique. Le Théâtre d'aujourd'hui, «la première scène du théâtre québécois», se devait d'être celui qui nous ferait connaître Nicolas Billon (même s'il est ontarien, Montréalais d'adoption). Autour de lui, René Richard Cyr a réuni trois excellents comédiens: Vincent-Guillaume Otis (une découverte comme l'avait été Benoit McGinnis dans «Avec Norm» la saison dernière), Jean-François Pichette et Jasmine Dubé (quel bonheur de retrouver cette comédienne et directrice artistique du Théâtre Bouches Décousues). Pendant une heure vingt, on entre dans l'univers, dans le coeur et dans la tête de Michael, un jeune homme de 23 ans (Otis, en pleine possession de ses moyens !), interné dans un asile, qui a été le dernier à voir le psychiâtre qui le «soigne» et dont il est amoureux. Pendant ces 100 minutes, on aura droit à un délicieux mais troublant match de ping-pong verbal entre Michael et le psy directeur de l'établissement, incarné par Pichette. Miss Peterson, l'infirmière que joue Jasmine Dubé, viendra ponctuer l'action. On découvrira aussi qu'elle est plus importante dans le «dossier» qu'elle puisse le paraître au premier regard. Cette pièce de Nicolas Billon est une révélation à plusieurs égards. La relève de la dramaturgie québécoise est vraiment, mais vraiment très en santé (Archambault, Boucher, de la Chenellière, Letourneau...). Nous écrivons des textes forts, chez nous. Pas seulement des textes «heavy» et «****és». Des pièces de tous les genres, de tous les styles, qui méritent d'être jouées, reprises, présentées en tournée, etc. «La Chanson de l'éléphant» et Nicolas Billon sont de ceux-là. Un autre gros bravo!

Ce commentaire a d'abord été publié sur le site www.voir.ca

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