J'avais si peur que l'adaptation du roman de Kafka, «Le Procès», présentée au Théâtre du Nouveau-Monde, soit une platitude pseudo intellectuelle prétentieuse et hermétique... et finalement, il n'en est rien, mais tellement rien. J'ai adoré ce spectacle: la mise en scène brillante du réalisateur de cinéma François Girard, l'adaptation limpide, non-affectée et sobre de Serge Lamothe, la musique et la sonorité de Nancy Tobin qui bat la mesure comme un métronome pourtant si subtil, la scénographie merveilleuse de François Séguin, les interprétations magnifiques d'Alexis Martin, Normand Chouinard, Pierre Lebeau... ce choeur tout à fait extraordinaire composé de huit comédiens qui appuient toute cette ambiance fabuleuse créée par Girard (ah cette scène où les membres du choeur sont étendus pêle-mêle sur le plancher et se caressent subtilement tout en tentant d'entraîner Josef K. (Alexis Martin) vers eux !). Normand Chouinard en peintre, vers la fin de la pièce, à lui seul, vaut le coût du billet. Cet horloge, derrière, dont les aiguilles semblent avancer en temps réel... Wow ! Non vraiment, cette production est un petit bijou. Voir a toutes les raisons du monde de recommander ce spectacle que je recommande à mon tour. Deux heures de pur délice, sans entracte. Et décidément, j'aime de plus en plus (j'ai toujours aimé, mais bon...) les pièces présentées sans entracte. Les entractes sont, à mon avis, les ennemis du rythme, de l'énergie d'un spectacle. Bravo à Lorraine Pintal, directrice générale et artistique du TNM, pour avoir «programmé» ce spectacle et avoir réuni cette équipe autour de François Girard; bravo à Girard et compagnie qui ont répondu à l'appel de belle façon.
Ce commentaire a d'abord été publié sur le site www.voir.ca
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