Le premier film «solo» (scénario et réalisation) de Yves Pelletier (ex-RBO) est une réussite. Qui aurait cru que le spécialiste des personnages absurdes, caustiques et souvent repoussants pouvait faire dans la comédie romantique ? Avec «Les aimants», Pelletier nous propose un joli petit scénario tout en douceur, mais ô combien ancré dans une vieille mécanique qui a fait ses preuves et qui ne gêne rien ici. «Le jeu de l'amour et du hasard» de Marivaux repris à la moderne. On fait le parallèle dès les premières minutes du film et c'est parfait comme ça. Les personnages sont cependant plus attachants que ceux de Marivaux, à mon avis. On a le goût que Julie (Isabelle Blais) vienne à bout de son projet (même s'il est complètement tordu et que nous le savons futile), on a le goût que Michel (Stéphane Gagnon) trouve l'amour (le vrai)... on a même le goût que l'amie de Julie (incarnée par la merveilleuse Geneviève Laroche qu'on voit partout, mais dont personne ne sait encore le nom !) se fasse un chum... ou une blonde (par moments, on ne sait pas trop, mais on veut juste son bonheur, quoi !). Dire qu'on souhaite aussi le bonheur de Noël (David Savard qu'on avait découvert dans «4 et demi...» et qui gagne à être connu) et de Jeanne (une Sylvie Moreau pas toujours juste dans ce film, à mon avis) serait peut-être poussé un peu, mais... disons qu'on ne leur veut pas de mal non plus. Le seul petit défaut, à mon avis ? La scène un peu plaquée entre les deux soeurs, vers la fin, où on apprend les vrais motifs de Jeanne derrière l'incident qui les avait divisées cinq ans plus tôt. Qu'à cela ne tienne, «Les aimants» est un petit film très sympathique et charmant que je n'hésiterais pas à recommander aux amis.
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