AVOIR SA PLACE DANS LA VIE, QUE L'ON SOIT UN MORANGE OU UN «PUPITRE»
J'ai été séduit par «Les Choristes». Premièrement parce que c'est un beau film inspirant qui transcende les époques, qui va droit au coeur, un film sur les relations humaines dans ce qu'elles ont de plus pur; deuxièmement parce que, comme enseignant, je n'ai pas pu m'empêcher de me répéter combien enseigner est une vocation au même titre que le sacerdoce, la médecine ou les disciplines artistiques (on s'entend que ce ne sont pas seulement les personnes qui ONT la vocation qui pratiquent, mais on sent souvent la différence entre ceux qui l'ont et ceux qui ne l'ont pas); troisièmement parce que ce film réunit une distribution exceptionnelle (les enfants sont magnifiques à tout point de vue), des voix sublimes, des artisans visiblement passionnés sous un réalisateur et des producteurs convaincus de la qualité de leur projet. Bien sûr, cette histoire pourrait ressembler à «Dead Poets' Society», «Mr. Holland's Opus» ou «La Mystérieuse Mademoiselle C.» (tant qu'à y être !), mais c'est un film qui a sa place, qui a le droit d'exister... et nous avons le droit d'être charmés et inspirés par lui. «Les choristes» raconte aussi l'histoire de dizaines de garçons qui ont chacun leur personnalité, leurs caractéristiques, leurs tempéraments... et qui doivent se faire une place dans la classe, dans le choeur, dans la vie. On ne peut pas tous être des Morange (des talents inouïs); il faut qu'il y ait des «pupitres» (le jeune qui chante si mal que le maître lui fait tenir les partitions et cogne doucement sur sa tête avec sa baguette de chef d'orchestre - délicieusement charmant puisqu'il réussit à faire sentir au petit qu'il est aussi important que les autres). La majorité d'entre nous serons sans doute quelque part entre Morange et «le pupitre». C'est la vie... et «Les choristes» vient l'embellir. À mon avis, aussi inspirant que les films précités et que «Le fabuleux destin d'Amélie Poulain». Si ce n'est déjà fait, voyez-le... c'est pas trop «français» (pour ceux qui n'aiment pas).
Ce commentaire a d'abord été publié sur le site www.voir.ca
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