Le Théâtre d'aujourd'hui de Montréal a présenté «Jouliks» de Marie-Christine Lê-Huu, dans une mise en scène de Robert Bellefeuille, du 3 avril au 5 mai 2005.
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DU THÉÂTRE COMME ON EN VOIT TROP PEU...
Pendant que l'Espace Go nous offrait une saison pleine de portaits de femmes violents, durs, «in-your-face», le Théätre d'aujourd'hui terminait sa saison régulière avec une pièce poétique, sobre, touchante et envoûtante. Marie-Christine Lê-Huu rappelle effectivement l'univers de Tennessee Williams, pas seulement avec les prénoms de ses personnages (comme Véra et Zak), mais encore en créant un univers peuplé de personnages torturés, troublés, parfois un peu fous, mais combien attachants et saisissants. Avec cette grande histoire d'amour familial qu'est «Jouliks» (est-ce seulement une impression que j'aie ou si on a commencé à délaisser la famille dans le théâtre d'ici ?), l'auteure et comédienne m'a complètement séduit. Son texte est percutant, fort, plein de petites trouvailles brillantes (les monologues de la narratrice/enfant - qu''elle interprète magistralement en plus ! - sont truffés de délices d'esprit qui auraient fait (ou pourraient faire !) jouir Yves Sauvageau, Marie-Claire Blais, Réjean Ducharme et John Steinbeck (comprenait-il le français ?). L'interprétation de Lê-Huu est bouleversante comme le sont celles de Catherine Bégin (dans le rôle de la Mé, personnage que l'on pourrait malheureusement trop facilement retrouver dans nos vies de tous les jours !), Suzanne Clément (forte, forte, forte en Véra- qu'elle est généreuse, cette comédienne !), Guillaume Champoux, Aubert Pallascio et Patrick Goyette (qui a un rôle si difficile à jouer avec ce «dialecte» particulier écrit sans faille par Lê-Huu). «Jouliks» est sans aucun doute une des meilleures créations de la saison 2004-2005. J'ai adoré... et je la reverrais avec plaisir (ce que je ne dis vraiment pas souvent d'une pièce, même si je suis un dévoreur de théâtre).
Ce commentaire peut également être lu sur www.voir.ca
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